Voici deux semaines que je suis en route et aujourd’hui j’entre en Asie. Nous avons longuement débattu de l’opportunité de prendre un ferry entre Istanbul et Yalova ou bien de passer le Bosphore par les ponts. J’ai opté pour le ferry parce que la circulation à Istanbul est plutôt dense (doux euphémisme) et que de Yalova à Afyonkaharisar la route choisie fait encore 365 kilomètres, une belle tirée.
L’équipe des traceurs — ils partent tôt le matin, filent sur les routes et arrivent tôt à l’hôtel pour analyser le bar 😉 — a choisi de passer par la route mais ils ont opté pour le passage du tunnel sous le Bosphore. J’eusse opté pour un passage par les ponts de Galata sur la Corne d’Or et celui du Bosphore pour rejoindre le côté asiatique de la ville. Ça rallonge beaucoup mais je ne concevais pas de passer par le tunnel.

Nous avons un peu tué le temps sur le port à l’embarquement du ferry avant la croisière sur la mer de Marmara. Mais il faut bien occuper ses vacances 🙂

Sitôt débarqués, cap à l’Ouest pour sortir de Yalova, puis vers le Sud pour traverser la péninsule par une charmante route forestière. La route monte bien et les versants abrités sont encore parsemés de névés. La route est jonchée de trous et de débris naturels en tous genres, du sable aux cailloux, en passant par branches et boue. Mais l’itinéraire est splendide et la descente de l’autre côté nous offre le spectacle de la mer de Marmara et au loin les montagnes enneigées.

Pause sandwich — la dame nous parlait de toast et nous as servi un panini — dans un café de Narli et nous continuons dans des paysages splendides, qu’ils aient été travaillés de mains humaines — vergers, oliviers, champs et troupeaux — ou qu’ils aient gardé un aspect très naturel. D’ailleurs en plusieurs endroits je me crois revenu en France ou en Suisse, tant les paysages ont un aspect alpestre par la végétation ou les prairies à flanc de montagne.

Il fait beau mais pas très chaud. Aussi lorsque la route grimpe vers le plateau anatolien et que la température chute un peu, je suis content d’avoir mes manchons courts, mes mochonnets, et les poignées chauffantes. 1300m en haut pour redescendre sur le plateau vers 1000m.

La fin de la route est rapide et les policiers turcs sont de faction avec leurs radars sophistiqués. Un « comité d’accueil » nous arrête mais notre ouvreur prétend ne parler que français et se lance dans une improvisation de bégaiement. Au bout de 20 secondes de cirque le pandore rend les armes et nous invite à partir. Là nous devenons obéissants. 🙂

Arrivés à Afyon juste à temps pour défaire les sacs et aller dîner. J’ai retrouvé à cette occasion la boisson à base de jus de radis noir fermenté et pimenté. Imbuvable selon certains, mais ce doit être un goût acquis puisque je le bois sans souci.

Demain la route sera plus courte…