inalement les moustiques n’étaient pas là mais la nuit fut rude avec les chiens qui ont aboyé et hurlé la première partie de la nuit, les camions qui passaient à fond de train sur la route assez proche et les corneilles qui ont fait le raffut à partir de 5 heures. 🙁
Un peu cassé de partout et il a aussi fait très frais. Il faut dire que nous sommes à 1640m ! Une seule douche pour une vingtaine de campeurs, l’eau est froide et la porte ne ferme pas. Ils ne sont pas très “camping” dans cette partie de la Turquie. Mais le petit déjeuner est très varié et fort copieux. Pas de café, mais le thé est bien.
La journée est très importante puisque nous devrions tous entrer en Iran. Les consignes sont claires: arriver à la douane vers 14:00. 270 kils a parcourir. Avec François et Elodie, et Philippe et Marie, nous élaborons une stratégie: on roule tranquille, on ne s’arrête pas déjeuner, on achète un picnic léger et on mangera en attendant les formalités à la frontière.
Première étape en ville de Van pour trouver un bureau de poste pour que François paye son amende avant le passage de la frontière. Pas trouvé la Poste, en alternative nous cherchons une grosse banque habilitée à collecter pour le gouvernement. À chaque arrêt le montage – démontage du fauteuil et François qui se hisse sur la moto où se jette dans son siège nous prennent 10 minutes. Je demande donc pour lui à la Première Banque de Turquie, sans succès mais on m’indique une autre banque. Là, François apprend qu’il faut aller au Tax Office local. Nous le trouvons mais impossible de se garer. De guerre lasse nous abandonnons et décidons de tester le paiement à la frontière. Une heure de perdue mais nous sommes encore dans les temps.
Un arrêt thé-course-toilettes dans une ville deux heures plus tard et nous reprenons notre progression au milieu de plaines constellées de troupeaux de moutons et chèvres. Les paysages et les habitations, l’ambiance générale me font soudain réaliser que nous sommes déjà passé du proche orient au moyen orient. Deux arrêts photos plus tard et nous découvrons le mont Ararat en majesté mais coiffé de quelques nuages. Son origine volcanique est visible
à sa forme et aux coulées de basalte qui l’entourent depuis très loin.
Sur la route qui mène de Çaldiran à Dogubayazit, la présence militaire turque est forte. Véhicules blindés postés le long des routes, fortins d’observation sur chaque hauteur. Nous progressons et j’ai le Zangra de Jacques Brel dans la tête : les turcs semblent attendre les iraniens de pied ferme.
Nous arrivons à la frontière à 14:00. Sortie de Turquie sans encombres et nous entamons les procédures côté iranien. Nous en aurons terminé à 18:30. Il faut faire des tas de papiers et pour un groupe, ce que nous avons soustraité à trois iraniens qui s’occupent bien de ce groupe de 36 motos, deux camions et 55 personnes. Il y a du thé et des gâteaux qui sont offerts par la douane iranienne, le transitaire qui s’improvise agent de change pour qui veut changer des lires turques en rials iraniens. À 18000 rials pour une livre turque et environ 7 livres turques pour un Euro, nous nous retrouvons vite millionaires. 6 millions de rials en poche, ça en jette!! Le changeur n’a pas assez de rials en poche, passe deux coups de téléphone et 10 minutes plus tard un autre type se pointé à la douane avec un sac poubelle plein de liasses de billets. Le climat est calme et à part quelques uns qui s’impatientent vite, le groupe comprend bien la gestion orientale de la procédure.

Une fois le groupe libéré – les iraniens n’ont pas voulu de passages au compte-gouttes – il reste 25 kilomètre à faire. en campagne ça va bien mais en ville c’est un peu la jungle! Nous finissons de nuit dans une circulation dense et folle. Chacun essaye de forcer le passage et impressionner son voisin. Je reprends vite mes réflexes de parisien !
Mais c’est un fait : nous sommes tous arrivés en Iran, sains et saufs et sans problème mécanique majeur.
Premier objectif atteint!
David, mon coloc des hôtels a trouvé la prise qui se cachait derrière la tête de lit… Bon, la fixation fait la gueule mais il a du jus pour son téléphone 🙂

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