Le dîner hier soir a été vraiment bien pour ce qui est de la gastronomie et du spectacle son et lumière : l’orage nous a rattrapé et nous étions dans une grande tente sur le quai du port. Moins drôle de manger dans un bruit de tonnerre et de pluie et les pieds dans l’eau froide sous l’effet du déluge extérieur. Il y avait même du courant (d’eau) sous la table
Mais tout a bien fini et après une nuit reposante, je suis parti seul direction Constantinopolis, la ville de Constantin. Quelques jolies vues sur la citadelle de Kavala et l’aqueduc. La route m’amène ensuite dans un parc de lagune en bord de mer. Pélicans, hérons et autres oiseaux aquatiques se partagent le domaine, et au milieu, sur une île trône un monastère grec orthodoxe. J’ai de la chance j’arrive un peu avant la fin de l’office et je me régale des derniers chants. Après la communion tout le monde sort, les fidèles, les popes et les moines et moniales tous et toutes de noir vêtus. Tout le monde bavarde et je fais un peu tâche dans ce tableau mais c’est une ambiance bien paisible.
Après c’est encore de l’autoroute sur 150 kils pour arriver à la frontière. Deux kilomètres avant, les camions font déjà la queue sur la voie de droite. Il n’y a que quelques voitures et motos devant moi et je retrouve une partie du groupe. Sortie de Grèce, le douanier vérifie que je suis bien le propriétaire de la moto: il rentre le numéro de plaque dans l’ordinateur puis vérifie carte grise et passeport avec les données affichées. En théorie, ce devrait décourager les exportations illégales. En pratique… Quelques kilomètres et une trentaine de militaires turcs plus loin, nouveau contrôle du passeport, carte grise et carte verte. Et encore, et encore… 5 fois au total. Un douanier soupçonneux passe une main experte sur les sacoches cavalières et décide qu’il n’y a rien d’important dedans. Ça me va! Entre deux contrôles de papiers, on avance parfois de trois mètres, parfois de trente. Comme nous sommes un peu lents à bouger les motos, une mercedes remonte la file et vient se mettre devant nous. Le turc derrière nous n’a pas aimé et a menacé le conducteur de la mercedes qui est retourné à l’arrière de la file. Mais ils ont bien failli se battre. Un autre conducteur en voulait à la terre entière et aux douaniers turcs en particulier car il a crevé un pneu juste devant une guérite de douane. Sourires et gestes nonchalants des douaniers, c’est tout ce qu’il a eu.
Donc c’est officiel je suis en Turquie. Conduite un peu fougueuse des autochtones, mais beaucoup de contrôles de police. Avec le groupe de trois que j’ai retrouvé à la douane nous y avons droit une centaine de kilomètres après la frontière. Contrôle des passeports et des papiers des véhicules. Et pour bien reconnaître le pilote d’après la photo tête nue et sans lunettes du passeport, il faut retirer casque et lunettes devant le pandore et le regarder droit dans les yeux. Je m’exécute avec le sourire et même ses collègues assis à l’ombre avec les fusils d’assaut en bandoulière rigolaient sous cape.
Découverte de la mer de Marmara, quelques pétroliers et gaziers à l’ancre, deux plate-formes au large. Arrivés dans la circulation d’Istanbul, je ne supporte plus le pilotage de notre ouvreur qui ne maîtrise pas la conduite d’un groupe. Deux solutions: je prend le groupe en mains ou je la joue solo… Un peu de gaz, je passe et je distance. Ce sera solo et c’est tout de suite plus confortable. Je prends le rythme des stanbouliotes, mais je loupe la sortie de la voie rapide. Pas grave on rallonge de quelques kilomètres d’embouteillages. Positivons: je suis sur ma moto, à Istanbul, il fait beau et j’ai de l’essence… Arrivé tôt à l’hôtel, j’ai retrouvé un Wifi décent et je poste mes messages en retard. Douche et détente… et demain c’est jour de repos et visite de la ville en taxi et à pieds
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